Au sujet de la SGDN

Un aîné autochtone influent, survivant des pensionnats autochtones, raconte ce qu’il a vécu aux employés de la SGDN

Elder Fred Kelly, advisor on the NWMO’s Council of Knowledge Holders, shares his story as an Indian residential school survivor and his experience meeting the Pope.

L’aîné Fred Kelly, conseiller auprès du Conseil des détenteurs du savoir autochtone de la SGDN, raconte son histoire de survivant des pensionnats autochtones et son expérience de rencontre avec le pape.

September 28, 2022

Toronto, Ont.

Elder Fred Kelly, advisor on the NWMO’s Council of Knowledge Holders, shares his story as an Indian residential school survivor and his experience meeting the Pope.

L’aîné Fred Kelly, conseiller auprès du Conseil des détenteurs du savoir autochtone de la SGDN, raconte son histoire de survivant des pensionnats autochtones et son expérience de rencontre avec le pape.

À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et de la Journée du chandail orange, les employés de la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) ont eu l’honneur d’assister à un événement éducatif en présence d’un aîné influent des Premières Nations, qui était responsable de la co-négociation de l’historique Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (qui a, entre autres, conduit à la création de la Commission de vérité et réconciliation). Il a fait part de son expérience de survivant des pensionnats autochtones et de sa rencontre avec le pape François.

Également gardien du tambour et porteur de calumet, l’aîné Fred Kelly, qui se fait souvent appeler par son nom spirituel Kizhebowse Mukwa (Gentil Ours Marchant) du clan des Lynx des Ojibwés d’Onigaming, est conseiller auprès du Conseil des détenteurs du savoir autochtone, un comité consultatif indépendant de la SGDN. La SGDN travaille avec le Conseil en vue d’améliorer l’apprentissage organisationnel par le biais de discussions approfondies sur la vision du monde des Autochtones et leur histoire, des discussions ancrées dans la réconciliation.

« Je voudrais que les employés de la SGDN sachent que quel que soit le traumatisme qu’on ait pu subir, dans un monde où vous pouvez être n’importe quoi, soyez bon, a indiqué l’aîné Kelly. Il ne faut pas laisser ceux qui nous ont fait du tort nous rabaisser. Au contraire, il faut prendre le temps de guérir et de se réconcilier. Et d’être meilleurs ».

L’aîné Kelly transmet son expérience de survivant des pensionnats autochtones

L’aîné Kelly, comme tant d’autres enfants autochtones contraints de fréquenter les pensionnats autochtones, a subi d’horribles actes de violence physique, sexuelle, émotionnelle et spirituelle.

À l’âge de cinq ans, il a été placé de force dans un pensionnat autochtone, à l’école St. Mary’s de Kenora, en Ont., pendant 10 ans, et à l’école St. Paul’s High de Lebret, en Sask., pendant deux ans. La première chose qu’ils lui ont faite a été de couper ses tresses et de lui raser la tête pour s’assurer qu’il n’avait pas de poux.

« Le personnel religieux m’appelait “sale cochon” et “sale chien”, ainsi que d’autres noms désobligeants. Je croyais que c’était mes nouveaux noms, parce que je ne parlais pas leur langue. Nous étions également sévèrement punis si nous parlions notre langue », a-t-il déclaré.

On a appris à l’aîné Kelly à croire en un Dieu qui punit éternellement et qui observe chaque transgression et chaque péché qu’il commettait, plutôt qu’au Grand Esprit bienveillant de la spiritualité traditionnelle autochtone.

« La vérité et le poids des mots de l’aîné Kelly ont touché le coeur des personnes présentes, alors qu’il décrivait ses expériences de pensionnaire. J’ai été profondément émue et j’ai eu le coeur brisé, a noté Cheryl Teoh, coordinatrice des ressources humaines à la SGDN. La résilience dont il fait preuve pour se sortir de ses traumatismes, la passion qu’il éprouve pour le travail qu’il a réalisé auprès de la Commission de vérité et réconciliation, et le fait que, malgré les étapes difficiles de son cheminement, il soit resté ouvert, fasse partager sa sagesse et ait préservé son excellent sens du ‘timing’, comme on peut le constater avec ses blagues, m’inspirent. »

Engagement de la SGDN envers la réconciliation

La réconciliation fait partie de l’ADN de la SGDN et, en vertu de notre Politique sur la réconciliation, nous nous sommes engagés à tenter de diminuer les injustices qui ont été commises historiquement au Canada et à créer ensemble un avenir meilleur en relevant les défis qui se posent d’aujourd’hui.

Offrir des occasions enrichissantes d’apprentissage et de formation aux employés est un volet important de cet engagement et une façon de les soutenir dans leur cheminement personnel vers la réconciliation. 

Cet engagement est mis en évidence dans notre récent Rapport sur la réconciliation. L’une de ces occasions consiste à faire profiter le personnel des enseignements et de l’expérience du Conseil des détenteurs du savoir autochtone.

L’aîné Kelly a relaté son parcours et les séquelles durables qu’il a endurées en raison de ce qu’il a vécu dans un pensionnat autochtone. Sa résilience lui a toutefois permis de transformer ses blessures et la honte qu’il ressentait en compassion et en sérénité personnelle.

L’aîné Kelly rencontre le pape François

L’aîné Kelly a participé en tant que conseiller spirituel à la délégation de l’Assemblée des Premières Nations  qui a rendu visite au pape François à Rome en mars 2022.

« J’ai pu établir un rapport avec le pape en raison de son humanité, de son coeur et de sa compassion », a mentionné l’aîné Kelly. Lors de sa dernière visite au Canada, le pape François a présenté des excuses publiques pour le rôle essentiel qu’a joué l’Église catholique romaine dans la gestion de la plupart des pensionnats autochtones au Canada, quelque chose que les organisations autochtones réclamaient depuis des années.

L’aîné Kelly a expliqué comment son cheminement de guérison au fil des années l’a amené à aller vers les personnes et les établissements qui lui ont fait du tort et lui a donné la sagesse et la force de remplacer la haine par de l’amour.

« Alors que je marchais vers le pape François lors de notre rencontre privée au Vatican, j’ai eu une vision d’un aigle blanc volant au-dessus des nuages et descendant sur la colombe blanche de l’église catholique. Je lui ai dit qu’il était l’aigle blanc et je lui ai donné une grande plume blanche pour commémorer l’aigle qui vole maintenant avec la colombe blanche vers la paix et l’harmonie, la réconciliation et la guérison, a ajouté l’aîné Kelly. Je lui ai également dit dans ma langue que son nom spirituel serait “Aigle Blanc”. »

Prochaines étapes du cheminement de la SGDN vers la réconciliation

L’aîné Kelly a également évoqué sa longue relation avec la SGDN et a déclaré aux employés : « Soyez fiers de ce que vous avez accompli et de ce que vous continuez d’accomplir dans l’esprit de la réconciliation. Vous avez beaucoup progressé. Continuez sur cette voie. »

« Nous sommes reconnaissants d’avoir pu nous joindre à l’aîné Fred Kelly et de l’entendre, et nous sommes reconnaissants pour les orientations et les conseils qu’il nous a laissés au cours de cette discussion émotive, a indiqué Mme Teoh. La direction et les employés de l’organisation reconnaissent qu’il reste beaucoup de travail à faire dans l’esprit de la réconciliation et espèrent qu’ils feront preuve de la même compassion que l’aîné Kelly dans leurs cheminements personnels et professionnels vers la réconciliation. »


À propos de la SGDN

La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) est une organisation à but non lucratif chargée d’assurer la gestion à long terme sûre du combustible nucléaire irradié canadien au sein d’un dépôt géologique en profondeur, d’une manière qui protégera les gens et l’environnement pour les générations à venir.

Fondée en 2002, la SGDN est guidée depuis plus de 20 ans par une équipe dévouée de scientifiques et d’ingénieurs de calibre mondial ainsi que par des détenteurs du savoir autochtone, qui élaborent ensemble des solutions innovantes et collaboratives pour assurer la gestion des déchets nucléaires. Le plan canadien ne sera mis en oeuvre que dans une région où les hôtes sont informés et consentants, où la municipalité, les collectivités des Premières Nations et métisses et les autres de la région travaillent ensemble à sa mise en oeuvre. La SGDN prévoit choisir un site en 2024 et deux régions participent toujours à notre processus de sélection d’un site : la région de la Nation ojibwée de Wabigoon Lake-Ignace dans le nord-ouest de l’Ontario et la région de la Nation ojibwée de Saugeen-South Bruce dans le sud de l’Ontario.